Bon. On va pas passer par quatre chemins, si ? Non. C’est bien ce qu’il me semble. Du coup, bah, commençons.
Tout d’abord, je suis curieuse. Je ne peux pas m’empêcher de fouiner partout, de toujours vouloir savoir ce qu’il se passe, c’est plus fort que moi. En plus, maintenant que je suis au château, je vais pouvoir nourrir cette curiosité par les ragots et les rumeurs qu’on dit dans les cuisines. Après, je ne suis pas que curieuse dans le mauvais sens. Je veux dire, tous ces trucs que je pourrai apprendre, et bah moi, ça m’intéresse.  Lire, écrire. Je suis curieuse de voir ce que ça fait de tenir une plume dans sa main. Je suis curieuse de comprendre ce à quoi les symboles sur le parchemin correspondent. Tout ça.
Ensuite, je suis plutôt timide. Enfin, j’aime pas vraiment aborder les gens, comme ça, directement. Et me retrouver au centre de l’attention me fait peur. Enfin, j’ai vraiment peur quoi. Et ça, c’est lié au fait que je sois angoissée de nature. Dès que j’ai peur, je ne suis plus maîtresse de moi-même, je m’inquiète sans cesse pour des petites choses, j’ai toujours cette impression qu’il y a un danger qui peut arriver à tout moment, c’est horrible.
Après, je suis discrète et ça, c’est assez utile pour écouter des conversations sans se faire prendre. Ou pour se cacher en cas de danger. Oui, être discrète, ça a beaucoup d’avantages.
Bon. Quoi d’autre ? Ah, je suis loyale. J’ai pas vraiment tendance à trahir ceux en qui j’ai confiance, à moins d’avoir une très très bonne raison. Je suis fidèle à la maison que je sers, les Bolton. Enfin, je crois ?
Je suis aussi courageuse. Même si j’ai souvent peur, j’essaie d’en faire abstraction. Du coup, ça donne des mélanges assez drôles.D’un côté, je voulais surmonter ce qui m’angoissait terriblement et de l’autre, j’avais peur jusqu’au fond de mes tripes. Oh ouais, c’était un truc assez marrant à regarder. Mais généralement, le courage l’emporte sur la peur, même si je me sens pas très bien.
Puis après, quoi ? Ah oui, je suis naïve. Je vais pas vous faire de dessin, naïve c’est facile à comprendre : c’est quand tu crois trop facilement les autres. Et moi, c’est vraiment horrible, parce que je crois vraiment tout ce qu’on me dit. J’arrive pas à dissocier la vérité du mensonge, c’est juste impossible pour moi. C’est trop compliqué.
Et enfin, je suis persévérante. Quand je tombe, je me relève. Quand je n’y arrive pas, je réessaie jusqu’à ce que j’y arrive. Je ne suis pas quelqu’un de très compliqué, en fait. Je suis juste moi !

Moi, j’ai aucun avis politique, tout simplement parce que, déjà, j’y comprends rien et ensuite parce que j’ai que douze ans, qu’est-ce que j’y connais, moi ? Après, grand-mère elle s’y connaissait pas vraiment non plus et papa et maman… ils ne savaient pas vraiment ce qu'il se passait en dehors du Nord. Enfin, ça sert à rien de me demander quoi que ce soit là-dessus, quoi. Du coup, à la place, je vais parler de mes aspirations, ce que je veux devenir plus tard, quoi. Alors, je vais être très honnête avec vous : j’en sais rien. Enfin, j’connais pratiquement rien à la vie, moi. Je connais la petite cabane, la maison de mamie et maintenant, le château. Mais le château est si grand que je m’y perds encore, alors en fait je ne le connais pas vraiment.
Donc. Ce que je veux devenir, hein ? Bah, c’est compliqué, en fait, parce que je sais pas vraiment. Fin j’veux dire, j’ai que douze ans, hein. Et puis, je connais rien, je sais pas lire, je sais pas écrire, je sais seulement monter à dos d’âne. Et euh, j’essaie de faire ce qu’on me demande au mieux. Donc quoi, vous voulez que je vous dise quoi ? J’vais peut-être rester servante toute ma vie, en fait. Enfin, c’est pas plus mal, c’est pas compliqué, et puis, mes parents ont très bien vécu comme cela, je ne vois pas ce qui m’empêche d’être heureuse en servant mes seigneurs.

Bon, je vous l’ai déjà dit, mais l’une des seules choses que je sais bien faire, c’est de monter à dos d’âne. C’était marrant de grimper sur leur dos quand de rares marchands venaient vers le nord. Enfin, ce n’était arrivé que trois fois. Et la première fois, c’était quand papa il avait quelques jours de libres. Et s’était baladés et on est tombés sur un marchand. Et cet homme, il avait un âne. Oh oui, il était très gentil, cet homme et l’animal aussi, d’ailleurs. Et il est revenu de temps à autres. Et moi, j’adorai monter sur l’âne. Trotter, galoper, c’était tellement marrant.
Mais ça remonte à longtemps, bien longtemps, mais ça ne s’oublie pas, si ?
Ensuite, euh, qu’est-ce que je sais bien faire ? Servir les gens, peut-être ? Oh ça oui, mais quand on est servante, c’est utile. Enfin, je le suis depuis pas très longtemps, voire même seulement depuis deux-trois jours, mais je pense que je me débrouille pas trop mal. En tout cas, personne n’a jamais rien dit comme quoi je ne faisais pas bien mon boulot !
Après, dans les trucs que je ne sais pas faire, et bien, tout le reste. Je ne sais pas lire, écrire, tirer à l’arc, utiliser une arme. Je ne sais pas cuisiner, coudre. Mais je sais raconter les histoires. Mamie elle me racontait beaucoup d’histoires. Je ne sais pas si elles ont vraiment existées, mais j’espère bien. Parce que raconter des histoires, c’est toujours chouette !

Mon plat préféré, c’est le ragoût que mamie me préparait quand je vivais chez elle. Je crois que c’était à base de pomme de terre, de restes de viandes quand on en avait et de carottes. C’était délicieux ! Ce que je préférai, quand on le préparait, c’était de couper les carottes en petits morceaux. Je me sentais utile ! Maintenant, c’est un peu plus compliqué de le faire, puisqu’elle n’est plus là…
Ma couleur préférée, c’est le bleu ! Comme le ciel quand il n’y a pas du tout de nuage !
Ensuite, mon animal préféré, c’est le renard. Je n’en ai croisé qu’une fois, en forêt, et dès qu’il m’a vue, il avait foutu le camp. Mais il était beau, tout roux, tout mignon. Oui, le renard est définitivement mon animal favori !
Par contre, si il y a bien une boule de poils que je déteste, enfin, à plumes, c’est bien les corbeaux. C’est tout moche, c’est tout noir, et en plus, ça vient sur les cadavres. Roh, ça faisait tellement peur, ces machins-là !